Appendix 8 - Université de Hearst

Synopsis

1. Nombre de cours assistés par la technologie : 5 cours hybrides
2. Nombre de cours en ligne : 2 cours
3. Plateforme : Moodle, Via et Web conferencing Mode 6,
4. Salles multimédias : 9 salles de classes réparties sur 3 campus
5. Investissement estimé : Infrastructure : 490 000 $; 130 000 $ apprentissage en ligne et assisté par la technologie
6. Ressources humaines : 1 technicien, 1 technopédagogue
7. Défis : Bande passante insuffisante; Engagement de service personnel et personnalisé
8. Initiatives : Projet de certificat conjoint; Utilisation des technologies pour répondre à des besoins particuliers; Modèle de cours en bloc
9. Confluences : Élaboration d’un modèle de partenariat de cours hybrides (contenus/terrain); Centre d’expertise et de partage en technopédagogie

Évolution de l’apprentissage assisté par la technologie et l’apprentissage en ligne à l’Université de Hearst

L’approche de marque de l’Université de Hearst est personnelle et personnalisée.  C’est aussi l’approche pour l’apprentissage assisté par la technologie et l’apprentissage en ligne : la formation personnalisée à distance reconnait l’importance du  contact humain en apprentissage et met la technologie à contribution pour maximiser les opportunités de contact et de transfert de connaissances.

« On est très ciblé et je pense que de l’extérieur on a l’air d’une institution qui ne s’intéresse pas beaucoup à la technologie puisque notre approche est très personnelle. On a une approche personnalisée dans tout ce qu’on fait. Mais on pense aussi qu’il y a une possibilité de faire les deux, c'est-à-dire faire de l’hybride avec une approche personnalisée. Je donne l’exemple des MOOC. C’est un modèle intéressant mais dans lequel je pense que nous, on ne s’y retrouverait pas. On aurait beaucoup de difficultés à être conséquent avec la mission et l’approche de l’Université. Mais on peut faire la formation à distance et on travaille depuis cette année avec les systèmes de Web conférence, les systèmes que vous connaissez. Nous travaillons présentement avec Via et cette plateforme nous permet de faire du personnalisé à distance. On ne veut pas être dénaturé dans ce qui va se faire à distance. »

En plus d’offrir ses propres programmes, l’Université de Hearst cherche à établir une masse critique de crédits et de cours pour offrir des certificats nouveaux. Le travail en partenariat avec d’autres établissements permettrait l’assemblage des contenus et des ressources professorales.

Les niveaux d’utilisation des technologies varient parmi les professeurs. Le service de technopédagogie à proximité est essentiel pour développer les compétences et le confort nécessaires à l’utilisation des outils d’apprentissage assisté par la technologie. Un site dédié à la technopédagogie sur le site de l’Université contient des tutoriels de démarrage (dont celui pour Joomag, un logiciel permettant de monter des revues numériques,  créé en français par le personnel de l’Université), un dépôt d’articles et d’hyperliens, un lieu de partage entre professeurs et une panoplie de fonctionnalités disponibles aux utilisateurs, étudiants ou professeurs.

Innovation et nouvelles initiatives

La notion de la formation hybride à distance est intéressante – la livraison de cours hybrides « délocalisés » permettrait de profiter des avantages pédagogiques du présentiel et de l’accès à distance à une grande variété de contenus qu’une petite institution pourrait plus difficilement offrir, surtout pour des raisons de conciliation travail-famille pour son personnel. L’Université de Hearst a l’avantage de maintenir une présence physique dans des communautés. L’utilisation des technologies a jusqu’ici été limitée par l’insuffisance de la bande passante et les coûts prohibitifs liés, en partie, à l’absence de concurrence en télécommunications. Les régions aux communautés dispersées sur de longues distances qui pourraient bénéficier de l’apport des technologies sont celles où les communications coûtent le plus cher.

L’Université de Hearst souhaite mettre sur pied un programme de certification en accompagnement des personnes mourantes et endeuillées entièrement en français, entièrement à distance. L’Université a déjà réuni des partenaires qui ont exprimé leur intérêt, comme l’Université Laurentienne, le Collège universitaire dominicain, l’Université St-Paul et l’Université de Sudbury. Le déblayage a permis d’établir les paramètres d’un certificat de 30 crédits (10 cours de 3 crédits) et de lancer la préparation de l’inventaire des cours déjà disponibles chez les cinq partenaires. Les étudiants pourraient s’inscrire dans n’importe lequel de ces cinq institutions et il y aura un établissement porteur. C’est une formation qui n’est pas offerte présentement. Il y a une formation semblable à l’université de Guelph, mais en anglais. La clientèle des aidants naturels, des infirmiers, des personnes travaillant avec les personnes âgées est considérable, en Ontario, dans l’ensemble du Canada français et ailleurs.

L’Université de Hearst met l’accent sur la qualité du français de ses diplômés. Deux cours de français parlé et écrit ont été développés utilisant de la baladodiffusion sur Moodle. Un cours comprend environ 60 tests en ligne qui s’autocorrigent, aucun manuel n’est requis puisque le matériel est disponible en PDF ainsi que les présentations. Les étudiants du secondaire peuvent s’inscrire au cours pour obtenir des crédits postsecondaires et améliorer leur classement dans les tests de compétence linguistique. Une seconde série de cours de langue plus avancés obligatoires sont aussi disponibles en ligne et en version hybride. Le développement du premier cours en ligne a demandé deux ans d’efforts, le deuxième cours entre quatre et cinq mois. Tous les éléments de cours téléchargés sur Moodle ont été testés en salle de classe, et une symbiose intéressante s’installe : les professeurs sont poussés à utiliser les technologies dans leurs cours, et les étudiants sont portés à produire des travaux plus intéressants et originaux utilisant des technologies – production vidéo, blogues, site web Weebly ou Wix, etc.

À partir de septembre 2014, l’Université de Hearst deviendra la seule université en Ontario à offrir tous ses cours en bloc. Avec ce mode de livraison les étudiants suivront un seul cours à la fois. Il y a à peu près une dizaine d’universités en Amérique du Nord qui offrent ce genre de cours. Le passage à ce modèle de livraison servira de levier indirect pour l’utilisation des technologies d’apprentissage à distance. Les professeurs seront tenus d’être présents pendant 12 séances sur trois semaines. Au plus 50 % des cours pourront être à distance, en mode synchrone, tout en respectant l’engagement au service personnel et personnalisé de l’Université de Hearst.  L’expérience qui est lancée pourra servir de laboratoire d’application de la technologie dans une approche personnalisée et pourrait même servir de modèle pour l’ensemble du système postsecondaire ontarien. Le passage au mode de prestation de cours en bloc fait une plus grande place à des approches nouvelles, comme la pédagogie inversée.

L’Université de Hearst a aussi innové dans l’utilisation de la technologie d’aide pour les besoins particuliers. Une étudiante sourde et muette a besoin d’un interprète en langage des signes. Déplacer l’interprète à l’Université, coûte 5 000 $ pour une activité de deux jours. Une solution technologique simple : elle ouvre son ordinateur avec un micro fourni par l’Université et elle se connecte à la plateforme de télécommunication, en lien avec son interprète qui est à Sudbury. L’interprète entend de façon claire et nette ce qui se passe dans la salle. L’étudiante voit très bien le langage signé de l’interprète et peut enregistrer les séances avec l’interprète de manière automatisée et revoir la séance en langage signé.  

Confluence d’intérêts

L’Université de Hearst voit la confluence de ses intérêts avec les autres partenaires de la Politique d’aménagement linguistique (PAL) autour des éléments possibles suivants :

1. La mise en commun d’approches techno-pédagogiques, avec une emphase sur la pédagogie assistée par la technologie et un réseautage informel mais soutenu des technopédagogues dans les établissements francophones;
2. L’exploration des technologies d’apprentissage à distance pour répondre aux besoins particuliers;
3. La création d’un consortium avec des objectifs précis, un mode de fonctionnement précis et des ressources financières pluriannuelles nécessaires