Appendix 9 - Université de Sudbury

Synopsis

1. Nombre de cours assistés par la technologie : non-répertoriés
2. Nombre de cours en ligne : 5
3. Plateforme : Desire2Learn; Extron; Polycom
4. Salles multimédias : 4 salles de classe
5. Investissement estimé : Infrastructure : 25 000 $ équipement de vidéoconférences + 18 000 $ équipement des « Smart classrooms »
6. Ressources humaines : Quelques membres du personnel enseignant; Ressources contractuelles externes
7. Défis : Concordance du système d’évaluation en ligne/ par correspondance;
8. Initiatives : Cours à distance en alternance (Moose Factory); Études autochtones (en anglais); Laboratoire « salle de nouvelles »
9. Confluences : Cours et programmes communs; Cours hybrides « délocalisés » (i.e. Moose Factory); Espace francophone postsecondaire par l’utilisation des infrastructures et de l’encadrement au succès étudiant locaux; Réseaux naturels internationaux; Exploitation des créneaux hyperspécialisés ayant de petits marchés locaux.

Évolution de l’apprentissage assisté par la technologie et l’apprentissage en ligne à l’Université de Sudbury

L’Université de Sudbury a pris une décision stratégique de s’orienter vers les populations pour qui l’accès aux études postsecondaires est difficile et le succès n’est pas assuré. L’apprentissage à distance et les campus satellites d’accès à ces populations qui ne sont pas desservies aujourd’hui constituent un objectif très important. L’étudiant typique est un adulte qui a quitté le palier secondaire depuis au moins cinq ans et qui n’est pas prêt pour l’apprentissage autonome. Le présentiel est essentiel pour soutenir le développement de l’habitude à apprendre. C’est dans cette perspective que sont introduites les technologies d’apprentissage, en combinant les outils en ligne, la vidéoconférence et le présentiel. L’approche fondamentale vise l’appui à l’étudiant et la solidarité au sein de la cohorte.

Ce positionnement se réalise dans le contexte d’une trajectoire en déclin du financement de base des établissements postsecondaires, avec le déclin conséquent des ressources professorales permanentes. L’apprentissage à distance offre des solutions : il permet de faire appel à des chargés de cours à Ottawa ou à Montréal par la vidéoconférence et d’autres moyens synchrones et asynchrones, mais il appauvrit le milieu académique de Sudbury.

L’utilisation des technologies d’apprentissage est très variable parmi le corps professoral, estimée à 15 % des professeurs. Ce n’est pas une question d’âge mais de culture professionnelle et institutionnelle.  Changer les méthodes d’enseignements est difficile, le défi est d’amener le personnel enseignant à reconnaître les possibilités des technologies d’apprentissage. Presque tout nouveau développement de cours est donné à contrat. Selon la convention collective, l’Université peut donner un maximum de trois crédits par année d’enseignement à distance à un professeur régulier. Comme la plupart des professeurs réguliers n’en livrent aucun, les cours à distance sont confiés à des chargés de cours. Ayant tout de même de nombreuses années d’expérience, la plupart de ceux-ci offrent des cours à distance pour l’Université depuis plusieurs années.

Aujourd’hui, 40% des cours offerts par l’Université de Sudbury sont des cours à distance, surtout des cours par correspondance. Les contrats de révision substantielle de ces cours ou de création de nouveaux cours contiennent une clause obligeant l’organisation du contenu afin qu’il soit facilement adaptable à la livraison en ligne. Le contrôle de la qualité des cours à distance est très rigoureux : les cours sont évalués deux fois, à l’interne et à l’externe, avant d’être diffusés. L’Université de Sudbury a aussi travaillé avec le Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP) pour faire l’adaptation en ligne de certains cours par correspondance pour y intégrer des niveaux d’interaction absents du « cours-cartable ». Cependant, l’Université de Sudbury n’a pas de personnel pour former les professeurs en technopédagogie ou en adaptation de cours existants. Par contre, certaines ressources sont disponibles à l’Université Laurentienne. Malheureusement, lorsque des sessions de formation ont été offertes, le niveau d’intérêt fut bas.

« Nos cours, parce que nous sommes dans les humanités, sont très lourds sur le contenu, la lecture, la texture, d’une certaine façon. Cela se prête facilement au transfert. Mais lorsqu’on rentre dans les cours méthodologiques, ça peut évidemment se faire en ligne mais cela coûte beaucoup plus cher à développer. »

Innovation et nouvelles initiatives

La livraison des cours à Moose Factory sert de laboratoire intéressant.  La professeure à Moose Factory donne les cours en présentiel durant six ou sept blocs de 8 heures.  Il est à noter que des 18 étudiants inscrits au cours en présentiel à l’hiver 2014, 12 se sont aussi inscrit au cours par correspondance offert par la même professeure.  Pour plusieurs, c’est la première fois qu’ils suivent un cours à distance. Le professeur reste une journée supplémentaire à Moose Factory pour appuyer les étudiants dans leurs cours par correspondance.

 À plus long terme, les cours pourront être livrés simultanément en présentiel et à distance, alternant la présence du professeur entre les deux sites. Le professeur offrira le cours en présentiel à Sudbury la moitié du temps, auquel les étudiants de Moose Factory accèderont par vidéoconférence, puis le professeur se déplacera à Moose Factory pour offrir le cours l’autre moitié du temps, auquel les étudiants de Sudbury accèderont alors à distance. L’interaction au sein de la cohorte et la présence du professeur briseront l’isolement, ajouteront le contact réel et la relation personnelle très importants pour la clientèle visée par l’Université de Sudbury et communiqueront aussi au centre isolé qu’ils ne sont pas des citoyens de deuxième classe.

 « L’idée serait peut-être de trouver un noyau d’innovation pédagogique ou curriculaire de l’intégration de l’apprentissage à distance sous différentes formes. Ce n’est pas principalement des questions technologiques, c’est d’adapter la programmation aux étudiants. » L’University de Sudbury, dans ses nouvelles initiatives de cours à distance offerts dans les régions éloignées, se penche sur la création d’un programme intégré de cours qui mène les participants à développer une confiance et une compétence qui vas leur permettra de compléter des études par moyens divers. Ceux-ci intègrent le présentiel, la vidéo-conférence, les cours en ligne et les cours par correspondance.  L’emphase n’est pas sur la technologie comme tel, mais plutôt sur la création de cheminements, de groupes de cours et d’appuis à l’apprentissage qui, ensemble, mènent au succès.  Ceux-ci doivent être taillés sur mesure pour les groupes d’étudiants dans chaque région.

Confluence d’intérêts

L’Université de Sudbury voit la confluence de ses intérêts avec les autres partenaires de la Politique d’aménagement linguistique (PAL) autour des éléments possibles suivants :

1. L’investissement dans le partage de cours et la confection de programmes qui intègrent des cours à distance de différents établissements, offrant une meilleure gamme de choix de cours de grande qualité;
2. L’utilisation des infrastructures physiques des établissements déjà présents dans les régions éloignées pour offrir des cours et programmes des autres établissements de la PAL, et, en parallèle, mettre à contribution les ressources locales de soutien au succès des étudiants (appui langagier, tutorat, accompagnement, etc.) pour créer un environnement d’apprentissage postsecondaire en français là où c’est plus difficile ou plus coûteux d’établir une masse critique de personnes pour assurer la viabilité financière;
3. L’identification de projets communs et de partenariats volontaires axés sur l’action, plutôt que des projets mobilisant tous les partenaires de la PAL simultanément;
4. L’identification d’opportunités de diffusion internationale de la formation à distance mettant à profit les réseaux naturels et le rayonnement des établissements, notamment les liens qu’entretiennent les Jésuites à travers le monde (l’exemple de la formation des maîtres des Écoles Foi et Joie opérées par les Jésuites en Haïti est donné);
5. Le développement de programmes hyperspécialisés, où les cohortes sont distribuées à la grandeur du Canada ou du monde, et où l’expertise locale est d’intérêt mondial (les exemples de la résonance internationale des études autochtones ou de l’enseignement de la langue Ojibwa  sont donnés);
6. L’exploration / l’adaptation d’un modèle hybride mariant les cours par correspondance (qui recueillent toujours des cotes de satisfaction très enviables, même lorsque comparés au cours en ligne) aux technologies d’apprentissage, en préservant les points forts des deux modes.